Pour ses 82 printemps, il s’est offert une petite randonnée cycliste de 140 km, manière de maintenir la santé.
René ZAPLANA s’est préparé pendant le printemps pour avoir cette forme, brevet de 100km, de 150km, etc.
Il faut dire qu’il n’est pas néophyte en la matière, puisqu’il pratique la bicyclette depuis plus de 50 ans.
Cela, tout le monde le sait, car il en a fait souffrir plus d’un sur les bosses de la région.
Mais il a également quelques talents d’écriture, quelques copains ont pu lire ses textes.
Nous reproduirons quelques textes sur le site du club, voici le premier, plein d’humanité.
Tous les amis du club le remercie pour sa gentillesse, même si René râle un peu sur le vélo, finalement, c’est lui le patron.
Le voici en train de souffler sa bougie (le club n’avait pas les moyens de les acheter toutes) en compagnie de nos deux charmantes féminines du club, nos Bernadette.
L’affamé
Ils étaient quelques uns
Dans un coin de Paris
Chassés de leurs demeures
Chassés de leur pays
Ne cherchons pas à savoir
Les raisons pour lesquelles
Ils avaient plus que tout en
Commun côtoyé la misère
Et n’ayant qu’un désir
Sortir du coin malsain
Un souci permanent
Pouvoir nourrir les siens
Pour ce faire un des leurs
Alla quémander
Dans un des nombreux bureaux
Chichement installés
Mais le bougre tôt au travail
Ne put sortir sa grammaire
Il n’avait pour bagage
Que la langue de son père
Avec force gestes et détails
Il tentait d’expliquer
Sa mauvaise situation
Dans quel pétrin il était
L’autre sur sa chaise
Répétait comprend pas
Lui répétait et serrait ses mains
A se péter les doigts
Cela dura un bon moment
De palabre et réponse élusives
Jusqu’au moment ou l’affamé
Lui dit oyé perdoné
Y a basta hombré
Tu sermones para mis cojones
Le préposé bouche bée lui dit
Ha, ça ne vous intéresse pas
C’est drôle, les méninges
En ébullition
Sans leçon aussitôt
Sans maître et sans effort
Il avait appris l’esperanto
Zaplana René